Lors du conseil municipal du 28 juin 2023, nous avions interrogé le maire sur le respect de la loi EGALIM dans la restauration collective à Fouesnant, voici sa réponse :
« La loi Egalim est très complexe et difficile à mettre en œuvre… » (cf. questions juin 2023)
Depuis le 1er janvier 2022, cette loi impose que les repas servis dans les cantines comportent au moins 50% de produits de qualité et durables, dont au moins 20% issus de l’agriculture biologique ou en conversion.
Dans le contexte actuel de revendications des agriculteurs, nous avons de nouveau questionné le maire sur cette thématique et plus précisément sur les parts de marché dédiées aux produits issus de l’agriculture biologique, locale, circuits courts, et au respect de la loi EGALIM.
Force est de constater qu’à Fouesnant cette loi n’est pas respectée puisque seulement 25 000€ (9%) sont consacrés aux achats de produits issus de l’agriculture biologique pour une dépense globale de 270 000€. Loin, très loin des 20 % prévus par la loi. Difficile également d’y appréhender les 50% des produits répondant à des labels de qualité.
La majorité évoque les difficultés rencontrées par les petites structures agricoles à répondre aux marchés publics.
Certes des difficultés existent, mais une volonté politique affirmée doit conduire à faciliter ce travail administratif auprès des producteurs de structure à dimension humaine. Le recours à l’allotissement permet aux petites structures de répondre plus aisément à la commande publique.
Malgré ces obstacles, des communes ont pourtant relevé le défi et très largement dépassé les objectifs de cette loi.
Localement nous pouvons citer la commune de Saint Yvi.
Lien vers un article du Ouest France du 10 Février 2023
Un peu plus loin, la commune de Romainville qui sert un très grand nombre de repas en bio avec un coût moindre 320 repas /jours.
Lien vers un article de Reporterre du 31 Mai 2023
Le département de la Dordogne quant à lui affiche un objectif de 100% d’alimentation collective bio, locale et faite maison. Pour y parvenir il s’est doté d’un outil « à table » ( Accompagnement Technique Alimentation Bio Locale Engagée). Il a également pour ambition de partager son savoir-faire et ses outils.
Les bénéfices d’une alimentation biologique en restauration collective sont un pari collectif de santé public et l’espoir de soutenir et de modifier profondément notre modèle agricole.
La relocalisation de nos approvisionnements alimentaires participe au maintien de l’agriculture locale et du tissu économique.
Le bio à la cantine est une démarche globale, une obligation réglementaire et un choix politique fort que M.le maire et sa majorité n’ont manifestement pas choisi de mettre en œuvre.
A Fouesnant, la majorité préfère accuser, à tort, l’opposition de dénigrer les agents en charge de la restauration, plutôt que de les accompagner aux changements de pratiques.
Elle préfère aussi critiquer les collectivités qui parviennent à relever le défi voire à dépasser les objectifs de la loi EGALIM.
Ne devrait-elle pas s’inspirer des expériences qui ont fait leurs preuves afin de se mettre en conformité avec la loi et les enjeux du territoire ?
Etant donné l’inertie récurrente de cette municipalité, quel que soit le sujet, il faut peut-être envisagé que les parents d’élèves des écoles de Fouesnant s’emparent du sujet en créant une pétition : ce sont les premiers concernés, ils auront sûrement du poids auprès des élus de la majorité. Ils peuvent aussi élargir le public concerné aux collèges (pétition à adresser au Conseil Départemental) et au lycée de Bréhoulou si la loi Egalim n’est pas appliquée non plus dans ces établissements scolaires.
Par ailleurs, la restauration collective concerne aussi l’Ehpad : qu’en est-il pour cet établissement ?